Côté santé, on se demande souvent : « Quoi manger ? ». Et la question est tout à fait légitime. Mais il y a une question que l’on oublie trop souvent : « Quand manger ? ». Et donc, logiquement : « Quand ne pas manger ? ».
Pratiqué il y a déjà des milliers d’années par les Égyptiens ou encore par les Grecs, le jeûne est incontestablement le meilleur moyen de confier à son corps le soin de sa propre guérison. Pourtant, les médias l’oublient volontiers et peu de gens le pratiquent. Reconnectons-nous avec les méthodes de guérisons les plus naturelles qui soient !
Le jeûne prolongé : un nettoyage en profondeur
Durant le jeûne, le fonctionnement du corps bascule complètement1. Il doit économiser sa consommation d’énergie, et surtout : l’optimiser. C’est donc le parfait moment pour nettoyer le sang, les organes et autres tissus. Ainsi, les cellules défectueuses, abîmées, malades, voire cancéreuses sont détruites (autophagie) : leur énergie est utilisée et l’organisme est assaini. Tout ce qui est superflu ou nocif est consommé : graisses, tumeurs, ganglions et tissus inflammés.
Régénération du système immunitaire
Le jeûne prolongé puise non seulement dans les réserves de glycogen puis de graisse, mais décompose également de nombreuses cellules, dont les globules blancs. Leur quantité décroit ainsi tout au long du jeûne. Mais dès sa rupture, les cellules souches s’empressent d’en générer de nouveaux, frais et efficaces. Ce mécanisme permet ainsi le renouvellement du système immunitaire2 !
Autres avantages
- Régénération des cellules intestinales3
- Hypertension4
- Diminue l’asthme5
- Aide contre le cancer6
- Anti-age7 8
- Aide à supporter la chimiothérapie9 10
- Régénération des cellules sanguines11 (Cellules souches hématopoïétiques)
- Prolonge la durée de vie et retarde l’apparition des maladies dûes au vieillissement12 13
- Réduit le rythme métabolique et le stress oxydatif, corrige la résistance à l’insuline (et donc le diabète de type 2), et altère les fonctions du système nerveux sympathique14
- Diminue les risques de maladie d’Alzheimer et de Parkinson15
- Améliore les fonctions cognitives16
- Effet neuro-protecteur17 18
- Réduction des risques de maladies cardio-vasculaires19
- Perte de poids avec de faibles chances de reprise20
La liste ci-dessus n’est pas exhaustive, et l’on peut imaginer que de nombreux bénéfices sont encore ignorés. Mais très franchement, c’est déjà complètement fou !
Pas de dangers
Il n’y a aujourd’hui aucune indication que le jeûne puisse être dangereux pour les personnes en bonne ou moyenne santé, alors que de nombreuses études en montrent les bénéfices.
Cependant, si vous avez des traitements particuliers, parlez-en d’abord à votre médecin.
Contre indications
Le jeûne prolongé est déconseillé pour les femmes enceintes et enfants, qui ont besoin d’un apport calorique régulier. Par contre, un jeûne intermittent modéré (par exemple 2 repas par jours) reste acceptable.
Des effets secondaires inoffensifs
Si vous n’avez pas l’habitude du jeûne, et que vous avez une alimentation riche en sucres (lents et rapides), vous risquez d’éprouver quelques inconforts :
- faim (parfois obsessive)
- manque d’énergie
- faible niveau d’attention, cerveau embrumé
- humeur irritable
- nausées
Bien que désagréables, il n’y a rien de bien méchant là dedans, et ces effets s’estompent rapidement. Le 2 ème jour est souvent le plus difficile, et à partir du 3 ème ça va généralement va mieux. Pensez à trouver des distractions pour éviter de penser à la nourriture, et éloignez les tentations.
L’effet « Wow ! »
Après quelques jours (générallement 2 ou 3), les effets s’inversent :
- aucune faim
- regain d’énergie
- clarté d’esprit
- sensation d’euphorie (parfois)
Cela s’explique par un mécanisme naturel : votre corps s’optimise afin que vous puissiez rechercher de la nourriture et assurer votre survie. Contrairement aux premiers jours, vous vous sentez alors efficace et bien dans votre corps.
Big pharma
Un petit rappel au passage : le jeûne ne profite ni à l’industrie ago-alimentaire, ni aux laboratoires. C’est pourquoi il est si peu célèbre. Ils préféreront vous conseiller 3 ou 4 repas par jours, bien chargés en sucres.
J’espère que vous saurez remettre certains dogmes en cause et oserez d’expérimenter par vous-même.
Pratiquer le jeûne
J’espère vous avoir convaincu et que vous êtes maintenant prêts à tenter l’aventure. Voyons concrètement comment se lancer.
Quelle durée ?
Il n’y a pas vraiment de règle, mais les premiers jours sont les plus difficiles. C’est donc dommage de se limiter à des jeûnes de 2 ou 3 jours alors que ce sont les moins confortables. Au contraire, une période plus longue est plus gratifiante : une fois les premiers jours passés, on ne ressent plus aucun effet désagréable, on se sent léger, on n’éprouve aucune faim, on retrouve de l’énergie et de la clarté d’esprit, on est même parfois euphorique. Pour commencer, vous pouvez essayer toute une semaine. Certains jeûnent jusqu’à 3 ou 4 semaines, voire plus. Vous devriez sentir lorsqu’il est temps pour vous de vous réalimenter.
Une autre alternative s’offre également à vous : le jeûne intermittent (sauter un ou deux repas). Le jeûne intermittent peut être pratiqué au quotidien, contrairement au jeûne prolongé qui demande plus de préparation et d’aménagement du temps.
Planifier le jeûne
Afin de mettre toutes les chances de votre côté, il est important de planifier le jeûne (surtout si c’est votre premier) durant une période favorable :
- éviter les travaux difficile (physique mais également mentaux)
- éviter les moments de stress (votre corps a besoin de se détendre)
- éviter les tentations (un collègue qui apporte les croissants, les enfants à nourrir, etc. – ou alors, soyez fort et tenez bon !)
Les vacances sont donc un bon moment pour se consacrer au jeûne. Sinon, pour une courte première expérience, vous pouvez commencer un vendredi, et finir le dimanche (le deuxième jour pouvant être plus difficile que le premier). Vous aurez cependant probablement peu de plaisir, mais les effets restent très bénéfiques pour vous.
Avant le jeûne : préparer le corps
Vous pouvez commencer un jeûne à tout moment. Cela fonctionnera. Cependant, vous pouvez préparer votre corps et ainsi diminuer grandement les sensations désagréables du début de jeûne.
Pour cela, diminuez l’apport de sucres rapides (si ce n’est pas déjà fait !) et lents. Privilégiez les légumes (fibres, pour aider à vider le système digestif) et les bonnes graisses (avocats, noix, huile d’olive, œufs). Votre corps va alors commencer tout doucement à basculer du mode « sucre » au mode « graisse ». Pour en savoir plus, je vous recommande de lire l’article sur le régime cétogène. Évitez les repas riches en protéines, ils sont contre-productifs21.
Les fruits et légumes permettent d’alcaliniser votre corps, ce qui favorise la production de corps cétoniques22. Si vous ne connaissez pas les corps cétoniques, vous pouvez lire l’article : le métabolisme du corps, privé de sucre.
Évitez ou réduisez les stimulants : thé, café, etc. Si vous en consommez beaucoup, un arrêt trop soudain pourrait augmenter votre inconfort.
Un coup de pouce : le régime cétogène
Une astuce : vous pouvez commencez par faire quelques jours de régime cétogène avant votre jeûne prolongé. Cela fera basculer votre corps en mode « consommation des lipides » et la transition devrait s’effectuer sans aucun problème.
Durant le jeûne : boire de l’eau (ou pas)
Deux versions du jeûne existent : avec ou sans eau (« jeûne sec »). Le jeûne avec eau est plus simple car remplir son estomac d’eau peut permettre de calmer la faim. Cependant, le jeûne sec s’avère beaucoup plus efficace en terme de bénéfices et régénération du corps. Le choix vous appartient donc.
Certaines personnes s’accordent une tisane (voire thé ou café – ni lait, ni sucre !). Cela ne romp pas vraiment le jeûne, mais atténue quand même ses effets. Si vous pouvez vous en passer, faites-le. Mais si ça vous permet de ne pas abandonner, cela peut être un moindre mal.
Après le jeûne : se réalimenter progressivement
Il est fortement déconseillé de rompre le jeûne avec un repas riche. Au contraire, réhabituez votre système digestif à la nourriture avec une soupe, une salade ou des légumes.
Ecouter son corps
Certaines personnes se posent beaucoup trop de questions. Expérimentez, et écoutez votre corps. Si vous vous sentez vraiment mal, n’hésitez pas à prendre la décision de rompre le jeûne. Faites-vous confiance !
Conclusion
Le jeûne prolongé est une pratique ancestrale qui peut faire peur mais qui est en fait sans danger. En jeûnant, vous apprenez à faire confiance à votre corps, vous découvrez que vous pouvez repousser vos limites, et surtout, vous bénéficier d’une multitude de bénéfices pour votre santé.
J’ai privilégié dernièrement le jeûne intermittent pour la seule et bonne raison que je n’ai pas beaucoup de reserves de graisse, mais je compte bien faire un jeûne prolongé dès que les conditions le permettent !
Et vous ? Quelle expérience avez-vous du jeûne ?
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- Medically Supervised Water-only Fasting in the Treatment of Hypertension
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- Long-term results of fasting. Results from 132 consecutive patients after 1-6 1/2 years
- The Dietary Composition of Pre-fast Meals and its Effect on 24 Hour Food and Water Fasting
- THE INFLUENCE OF ALKALOSIS AND ACIDOSIS UPON FASTING KETOSIS
16 jours de jeûne total (en allemagne) on permis de passer d’une fatigue insupportable avec 20métres maximun, à une fatigue plus acceptahle (mais forte quand même) 200métres en fin de jeûne, baisse de tension, etc..
maintenant 10 a 20 minutes de marche sont souvent possible