Pour la chélation des métaux lourds, il y a débat : certains prônent la chélation chimique, plus efficace, alors que d’autres préfèrent les méthodes naturelles, plus douces et moins dangereuses…
Pour ce qui est du test, par contre, on n’entend plus personne du côté des méthodes naturelles. Certes, il y a le fameux « ressenti », mais qu’est-ce qui vous dit que vous évacuez des métaux lourds et non pas des toxines ? ou peut-être des bactéries ? ou des virus ?
Pas le choix : si vous voulez quantifier votre intoxication, il faut faire un test de provocation, c’est la seule méthode qui donne un résultat fiable.
Pour ma part, je ne regrette aucunement cette démarche qui s’est bien déroulée et m’a permis d’avancer.
Pour ceux qui ne sauraient pas ce que c’est, la provocation consiste à utiliser un produit (en intra-veineuse ou par voie orale), appelé chélateur, afin de « provoquer » la sortie des métaux lourds, depuis les tissus vers le flux sanguin. Ils sont ensuite éliminés par les reins. On envoie enfin l’échantillon d’urine dans un laboratoire qui va ainsi quantifier la présence de métaux lourds.
J’ai lu récemment dans le livre de Françoise Cambayrac : « Vérités sur les maladies émergentes » que le meilleur chélateur pour le test de provocation était le DMPS. Mauvaise nouvelle : ce produit n’est pas autorisé en France (la raison n’est pas très claire… peut-être parce qu’il peut devenir dangereux s’il est mal utilisé, mais quel médicament ne l’est pas ? !). Il existe bien des solutions, mais c’est un peu « underground » (il faut trouver les praticiens par bouche à oreille, puis commander le produit en Allemagne…). Le livre mentionne à plusieurs reprise le Dr. Peter van der Schaar, un médecin Néerlandais, qui s’est spécialisé dans les métaux lourds, qui a fait plusieurs publications et qui pratique un test de provocation efficace (à sa sauce). Il dirige l’IBCMT, institut qui forme des médecins de tous pays sur le sujet des métaux lourds. Coup de chance : je suis actuellement aux Pays-Bas ! J’ai donc décidé d’y faire le test.
Cet article décrit comment s’est déroulé ce test pour moi – c’était le 7 mars 2018.
Petit prélude : le trajet
Départ 7h ! Je prends le tram, puis le train, puis un autre train, puis je finis avec un vélo pliable qu’on m’a gentiment prêté. Me voilà donc sur mon vélo, au milieu des champs de la campagne néerlandaise, avec une petite appréhension : « j’espère que ça va bien se passer ». Mais depuis le temps que j’entends parler des métaux lourds, j’ai envie d’en découdre et de savoir ce qu’il en est !

10h : j’arrive enfin à l’IBC à Leende (Pays-Bas).

Sur place
L’arrivée
Je m’attendais à tomber sur une sorte de clinique… râté ! L’IBCMT , c’est une petite maison mignonette au milieu des bois. On a l’impression d’arriver chez quelqu’un. En cherchant un peu, on trouve le panneau « Accueil ». C’est bien là !

A l’intérieur, on tombe sur des personnes assises sur des fauteuils en cuir avec des poches de NaCl en intraveineuse. L’ambiance est chaleureuse et détendue. Ça me donne l’impression d’être dans un film futuriste où un petit club de privilégiés a trouvé le secret pour rester infiniment jeune… je pense qu’ils ont tous 200 ans au moins…
Je suis accueilli avec le sourire. On m’attendait. Apparemment, je dois commencer par remplir des formulaires.
Les formulaires
Il y a deux formulaires. Le premier est très long et général. Il balaye tous les problèmes de santé, digestion comprise.
Le second explique le déroulement du test de provocation. C’est une décharge. Il faut le signer pour prouver qu’on en a bien pris connaissance.


La consultation
La consultation se déroule avec le Dr. van der Schaar en personne. 89 ans ! Et il a l’air d’avoir encore la forme ! Il est un peu difficile à comprendre – d’autant que c’est la langue natale d’aucun de nous deux – mais nous arrivons à nous comprendre et l’échange se passe très bien. Il est à l’écoute et attentionné.

A un moment, parmi mes symptômes, je lui dis que j’ai mal au cou et dans le haut du dos. Il fronce alors les sourcils et se lève : « Tourne la tête à droite. A gauche. Ah ! Le côté gauche est bloqué ! ». Il a un petit sourire car il est content d’avoir trouvé. Et moi aussi je suis content qu’il ait trouvé. Il s’absente alors 30 secondes pour revenir avec quelques vertèbres en plastique. Il me montre alors la position actuelle de mes vertèbres, avec celle qui est bloquée. Puis il me fait une petite manipulation pour la remettre en place. Chapeau !
Je lui fournis mes dernières analyses médicales : tout est normal. C’est bien.
Il me rappelle ensuite comment se déroulera le test et vérifie que j’ai bien compris. Ca fait un peu peur – car on se demande si on a bien compris tous les risques – mais c’est mieux que de commencer le test sans qu’on ne m’ait rien dit !
Le test de provocation
Tout se déroule comme prévu. Un premier chélateur – DTPA, un verre d’eau, un deuxième chélateur – DMPS, puis 1h30 d’attente avec 2 verres d’eau. L’eau est filtrée par osmose inversée. Et enfin : collecte d’urine. C’est long, mais tout le monde était souriant et agréable alors ça va.
Niveau sensation, j’ai eu l’impression que des choses se passaient, et je me suis senti un peu fatigué. Mais pour être honnête, je ressens souvent que quelque chose se passe sans pour autant que l’on m’injecte des produits dans le bras ! Avant le test, avec l’appréhension, je me sentais déjà bizarre… donc rien de significatif de ce côté !
Etant arrivé à 10h, je suis quand même reparti à 14h30 ! Pas parce qu’ils ne s’occupaient pas de moi, mais parce que ça prend du temps. Et puis au moins, l’ambiance était sympa.
Examens complémentaires
Durant les 1h30 d’attente, j’ai également passé un ECG et un Oligoscan.
L’Oligoscan est un appareil qui se pose sur la main et qui donne la concentration « intracellulaire » de 34 éléments chimiques. Il ne fait qu’apporter un complément d’information au test de provocation, qui reste le test le plus significatif. Ces examens sont fait par le docteur Raymond Pahlplatz.


Les résultats de l’Oligoscan sont immédiats. Cependant, seuls, ils ne permettent absolument aucune conclusion.


Les formalités
L’envoi
L’échantillon d’urine est mis en boite, mais c’est à vous de l’envoyer. C’est également à vous de régler le laboratoire directement. Le laboratoire en question est le fameux MicroTrace Minerals, en Allemagne, réputé pour la fiabilité de ses analyses sur les métaux lourds.
Aux Pays-Bas, il n’y a pas de bâtiment de poste dédié. L’envoi se fait dans des petits magasins genre librairies. Il faut chercher un signe « postnl ». Compter 9€, ou 13€ avec le suivi.
En 5 à 6 jours, le laboratoire envoie les résultats à l’IBC. Ils interprètent alors les résultats et les commentent, avant de vous les envoyer.
Les coûts
- Consultation : 75€
- Chélateurs pour le test de provocation : 130€
- Analyse de l’échantillon d’urine au choix : 91,63 € ou 128,28€
(J’ai choisi la plus complète, je n’étais plus à 40 euros prêt, et surtout, je voulais tout savoir !) - Expédition : 13€
- Total : 346,28 €
Bon c’est pas donné, mais ce n’est pas déraisonnable non plus. En tout cas, côté frais, je n’ai eu aucune mauvaise surprise : j’avais demandé les prix à l’avance par mail. Ils m’ont été rappelés dans le premier formulaire : c’était les mêmes. J’ai payé ce qui était prévu. Pas d’arnaque, tout est transparent de ce côté.
Que faut-t-il faire avant / après ?
Avant
3 jours avant le test, il faut arrêter la consommation de poisson et de suppléments.
Le jour même, il faut être à jeûn ! On ne peut manger qu’après le test – donc vers 14h30. J’avais emporté 2 pommes, 2 carottes et une banane (vous saurez tout !).
Après
Après le test, il n’y a pas de recommandation particulière.
Pour ma part, j’ai pris 1,5g de vitamine C le soir après le test, et une cuillère à soupe de charbon activé dans un verre d’eau le lendemain matin. Ça n’a probablement pas changé grand chose, mais ça ne fait pas de mal non plus.
Les effets secondaires
Le soir même, j’ai eu quelques rougeurs sur la peau, avec une légère démangeaison. C’est un peu ennuyant mais pas plus qu’une piqûre de moustique.
J’ai quand même appelé l’IBC vers 18h pour qu’ils me rassurent. C’est le Dr. van der Schaar qui m’a répondu, en me disant que c’était temporaire et que ça devrait avoir disparu le lendemain (ce qui s’est vérifié). Il m’a également dit de rappeler en cas d’autres inquiétudes. Vraiment sympa !
Note : cela fait partie des effets secondaires connus1 :
Les effets secondaires sont rares mais, des éruptions cutanées, des nausées et la leucopénie [baisse du nombre de globules blancs] peuvent être observés.
Pour les français…
Ce ne fut pas une surprise : ils m’ont dit qu’ils avaient souvent des français qui venaient les voir – pour rappel, ce test est interdit en France. Malheureusement, ils ne parlent pas français dans cet établissement. Seulement 2 choix possibles : l’anglais, ou le néerlandais…
Bilan
Des coûts transparents, une ambiance chaleureuse, un test qui se déroule bien, un effet secondaire pas bien méchant, du vélo dans la campagne néerlandaise…
Je peux dire que pour moi, tout s’est vraiment bien déroulé. Je suis vraiment content d’avoir fait ce test, je vais enfin bientôt pouvoir savoir ce qu’il en est. Est-ce que mon brain fog est causé par les métaux ? Ou était-ce une fausse piste ? A suivre donc !
Et vous ? Avez-vous fait le test ? Comptez-vous le faire ? Laissez-moi un petit mot dans les commentaires !
C’est passionnant et très instructif. Ça démystifie aussi un peu ce test de provocation 🙂
Merci beaucoup pour ce témoignage.
Bonjour . J’ai fait ce test en France il y a 6 ou 7 ans. Le médecin avait les produits. Pas besoin de commander . J’ai eu ensuite 18 chélations avec zn dtpa et dmps puis EDTA (pour les 5 dernières) plus aucunes crise de spasmophilie depuis; A chaque chélation je devais prendre des oligoéléments après. Pour les résultats, j’avais trop de mercure , étain, nickel, plomb, cadmium, bayum,et je ne sais plus quoi encore. Au 2è test les chiffres du mercure étaient plus hauts et je n’avais plus d’étain.Il est normal que ça monte au 2 è test c’est juste que ça sort plus.
18 ?! C’est pas rien ! Merci pour ce témoignage. J’attends mes résultats avec impatience !
Pourrais-tu nous dire où as-tu pu le faire en France ? car je ne parle pas un mot d’anglais ou d’allemand pour pouvoir effectuer le test et çà éviterait pas mal de frais. Merci.
Merci Stéphane pour ce superbe article, je ne connaissais pas ce test, merci de nous avoir ouvert les yeux maintenant j’ai très envie de le faire.
Je n’ai pas fait le test en France, donc je ne peux pas te donner d’info.
Pourquoi est ce que les informations données par l’Oligoscan n’est pas suffisant en lui même?
Je ne connais pas les détails scientifiques, mais de ce qu’il m’a expliqué, l’oligoscan vérifie la concentration intra-cellulaire, alors que le test de provocation vérifie la concentration inter-cellulaire.
(Mon avis personnel est qu’ils utilisent l’oligoscan car ca fait le « show » mais je doute qu’en posant un truc 2 secondes sur la main ça en ressorte la concentration de métaux lourds. D’autant qu’il parait que les résultats changent en fonction de l’age, poids et taille indiqués… bref c’est mon avis personnel, je ne connais pas la science derrière ce dispositif)
Merci Stéphane pour ton témoignage. On peut le faire aussi en Suisse le test de provocations. Je vais prendre rdv en plus le Docteur est français. Je reviendrais pour témoigner.
Super, merci !
Hello Stéphane,
On a échangé brièvement avant que je procède moi même au test de provocation le 03 Juillet. Pour rassurer les personnes qui hésiteraient, je n’ai pas ressenti de malaise lors du test ou dans les heures qui ont suivi. Je témoigne de mon test à moi en complément de ton témoignage. Mon test s’est déroulé en Belgique Flamande à Tienen (Tirlemont en VF), bien que Flamand, le médecin parle bien Français, sans doute du fait des nombreux Francophones qu’il traite. Le principe est le même, donc voici les différences: 1 verre d’eau à boire en 30 minutes au début de l’injection du second chélateur puis 2 verres à la fin, au moment de régler les honoraires. Il ne retient pas les gens pendant 1h30 à la fin, il explique les consignes et la suite se passe hors du cabinet. Donc pour moi, j’ai prélevé mon échantillon dans les toilettes d’un restaurant sur la route du retour. Du coup, 2 heures de présence dans le cabinet. Tarif: 40€ la consultation, 135€ le chélateur et pour Microtrace forcément c’est pareil, envirion 130€ (donc 305€). Bien qu’aussi directeur de l’IBCMT, il semble s’en tenir exclusivement au test de provocation. Dans la salle de chélation avec moi, 6 personnes (moitié francophones), 4 IV pour traitement et 2 tests de provocation. Vu l’attente de 2 mois entre mon appel et le RDV, il semble y avoir en permanence plus d’une centaine de personnes en traitement chélation. Bien que chaque corps soit différent, cette « expérience » de la chélation est rassurante, puisqu’il semble pratiquer depuis quasiment 10 ans selon les témoignages que l’on trouve ici et là. Court entretien à l’arrivée, pour connaitre les raisons de votre démarche et estimer le niveau d’exposition global. A savoir, pour les gens faisant plusieurs heures de route, il demande de faire une prise de sang de son coté au préalable pour juger du bon fonctionnement du foie et des reins. Impression de sérieux avec ce docteur en Belgique. Je reviendrai faire un post avec mes résultats sur ton post Résultats. Merci pour ton blog.
Merci pour ton témoignage, tiens nous au courant !