S’il vous arrive fréquemment de vous arrêter de respirer durant votre sommeil, c’est que vous faites de l’apnée du sommeil. Environ 4 %1 de la population serait touchée par cette pathologie. Mais comment le savoir, puisque vous dormez ? La grande majorité de la population n’est malheureusement pas diagnostiquée.
Pourquoi est-ce si handicapant ?
Le « syndrome d’apnées du sommeil » se caractérise par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration durant le sommeil. Pour ne pas mourir asphyxié, le cerveau n’a alors pas d’autre choix que de vous réveiller. Ce réveil est si subtil que vous ne vous en rendez pas compte, mais il est suffisant pour que la respiration reprenne. La personne n’a pas conscience de ces micro-réveils, mais ils perturbent fortement la qualité du sommeil. Ils empêchent la survenue du sommeil lent, réparateur. Il en résulte non seulement de la fatigue, mais également d’autres troubles à plus long terme, tels que des complications cardiovasculaires.

Les symptômes
Vous ne savez pas si vous êtes touché ? Voici les symptômes qui devraient vous alerter :
- Fatigue importante dès le réveil
- Somnolence
- Sommeil non réparateur
- Maux de tête au réveil
- Hypertension artérielle
- Accidents
- Accidents de la route
- Accident du travail
- Accidents domestiques
- Syndrome dépressif
- Irritabilité
- Troubles de la mémoire
- Troubles de la concentration
- Troubles du comportement
- Impuissance, troubles de la libido
- Une baisse des résultats scolaires chez les enfants
- Réveils en sursaut avec la sensation de suffoquer
- Envie fréquente d’uriner la nuit
- Pourrait favoriser la maladie d’Alzheimer2 (reste à prouver)

En plus de ces symptômes, il se peut que votre conjoint ait constaté que vous fassiez des apnées durant votre sommeil ! Cela peut paraître assez impressionnant.
La majorité de ces symptômes sont ceux d’une privation de sommeil. Vous avez beau faire la sieste et/ou beaucoup dormir… mais rien n’y fait, vous restez épuisé ! Il est alors temps de se faire diagnostiquer !
Les facteurs de risque
Voici les facteurs de risque principaux :
- Obésité (risque multiplié par 43)
- Age (risque multiplié par 2 ou 3 après 65 ans)
- Sexe : les hommes sont 2 à 3 fois plus touchés que les femmes
- Anomalies faciales
- Hérédité
- Alcool
- Tabagisme
- Diabète de type II
- Syndrome métabolique (60 % des individus)
Si vous êtes un homme de plus de 65 ans en surpoids porté sur l’alcool et le tabac, vous êtes donc le candidat idéal !

Mais il peut toucher tout le monde, à tout age :
- 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans4
- 19,7 % des 45-64 ans
- 30,5 % des personnes de plus de 65 ans sont concernées
- 2 % des enfants âgés de 2 à 6 ans
Une remarque importante :
Ronfler a été défini comme un facteur de risque cardio-vasculaire indépendant du syndrome d’apnées obstructives du sommeil.
Wikipédia
Il reste conseillé de consulter en cas de ronflements importants.
Le diagnostic
Même si votre conjoint a constaté vos apnées, il vous faut dans tous les cas passer un enregistrement polysomnographique afin de connaître la gravité ainsi que les caractéristiques de vos apnées. Cela permettra de mieux évaluer la qualité de votre sommeil et de mettre en place un traitement adapté à votre situation.
L’enregistrement polysomnographique consiste à placer des électrodes à différents endroits du corps afin d’observer :
- l’activité du cerveau
- l’activité des muscles respiratoires thoraciques et abdominaux
- le taux d’oxygène dans le sang
- les différentes phases de sommeil


Il est également possible de passer une polygraphie ventilatoire nocturne. C’est un examen un peu moins complet mais qui vous permet de dormir chez vous avec l’appareil d’observation. Surtout que les centres de sommeil sont généralement surchargés.
Si vous êtes constamment fatigué et que votre sommeil ne vous semble pas réparateur, n’hésitez pas à demander à votre médecin un enregistrement polysomnographique. Il vous redirigera alors vers un spécialiste du sommeil.

Les causes
Avant de traiter le problème, il faut bien comprendre quelle en est la source. Voici les différents cas.
Apnées obstructives
Les apnées obstructives sont les plus fréquentes. Le problème est d’origine mécanique : quelque chose empêche l’air de passer d’une façon ou d’une autre. Par exemple le relâchement de la langue et des muscles de la gorge, bloquant le passage de l’air. Chez les personnes obèses, l’excès de graisse du cou diminue la taille des voies respiratoires.
Apnées centrales
Les apnées centrales sont plus rares. Elles proviennent d’une défaillance du système nerveux central. Cela peut être causé par une insuffisance cardiaque ou une maladie neurologique (méningite, maladie de Parkinson, etc.). Elles peuvent également apparaître après un AVC ou dans le cas d’obésité très importante.
Apnées mixtes
Vous l’aurez probablement deviné, les apnées mixtes sont un mélange d’apnées obstructives et centrales.
Les traitements
Le traitement le plus courant reste aujourd’hui la « ventilation en pression positive continue » (PPC ou CPAP). Cela consiste à poser sur le nez un masque (il englobe parfois la bouche) avec un tuyau qui applique une pression suffisamment forte pour forcer le passage de l’air. Ce n’est pas très pratique car cela vous donne un côté « Dark Vador », mais les bénéfices sont tellement importants que beaucoup de gens ne peuvent plus s’en passer. En plus, les dernières machines sont vraiment silencieuses !

Dans certains cas, le traitement est un appareil qui vise a modifier la position de la mâchoire. Pour d’autres, on envisage la chirurgie. Mais le traitement le plus courant reste la PPC.
Chez les enfants, l’ablation d’amygdales volumineuses suffit souvent à corriger le problème.
Petit mot de la fin
L’apnée du sommeil peut diminuer fortement la qualité et la durée de vie des patients. Pourtant, la pathologie se met en place lentement et beaucoup ne s’en aperçoivent pas. Ou très tard.
Si vous êtes fatigués et que dormir ne change rien, demandez à passer un enregistrement polysomnographique ! Cela peut changer votre vie !

Pour ma part, j’ai déjà fait l’enregistrement 3 fois ! Rien. Nada. C’est n’est donc pas la bonne piste pour moi. Et vous, l’avez-vous fait ? Laissez votre réponse en commentaire ci-dessous.
- Prévalence et comorbidité des troubles du sommeil dans la population générale
- Obstructive Sleep Apnea is Associated With Early but Possibly Modifiable Alzheimer’s DiseaseBiomarkers Changes.
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2645248/
- https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/apnee-sommeil
4 fois. Retard de phase. Nombreux microeveils inexpliqués. Pas de ronflement. Pas d apnées. Hypopnees oui traitées avec orthèse d avancement mandibulaire car CPAP etait un echec, mais sans répercussions concrètes sur les symptômes de fatigue. Un test latence endormissement aussi pour exclure narcolepsie.