Nombreux d’entre nous croient encore aujourd’hui que le diabète de type 1 est une maladie génétique. Même si certains gènes peuvent apporter une prédisposition, il semblerait que le gros du problème soit plus une affaire de nutrition que génétique.
En effet, tout porte aujourd’hui à croire que les bébés qui n’ont pas été allaités suffisamment longtemps et qui ont été nourris au lait de vache soient les plus prédisposer à développer un diabète de type 1.
Voyons cela ensemble !
Le diabète : mécanisme d’action
Chez une personne en bonne santé, lorsque que nous consommons des aliments qui contiennent des sucres (rapides ou lents), ces derniers vont être découpés en molécules de glucose, puis libérés dans le sang. Le pancréas se met alors à sécréter de l’insuline, une hormone qui va permettre au glucose de pénétrer dans les cellules et de leur apporter ainsi de l’énergie, ou encore d’être stocké en tant que graisse. En résumé : c’est l’insuline qui permet au corps d’organiser la consommation du glucose.
Dans le cas du diabète de type 1, certaines cellules de pancréas sont détruites ou endommagées, de sorte qu’il ne peut pas produire suffisamment d’insuline.
Dans le cas du diabète de type 2, le pancréas sécrète suffisamment d’insuline, voire même trop. Pourtant, cette dernière n’arrive pas à faire pénétrer le glucose dans les cellules ou dans les graisses.
On parle alors de résistance à l’insuline.
Dans les deux cas, on se retrouve avec un taux de glucose dans le sang bien trop élevé (hyperglycémie), l’insuline étant absente ou impuissante.
Diabète de type 1 : que sait-on ?
L’endommagement des cellules du pancréas est causé par le système immunitaire. Quand le système immunitaire déraille ainsi, on parle de « maladie auto-immune ».
Il n’existe à ce jour aucun remède connu contre le diabète de type 1. Il est admis qu’il est impossible d’en guérir : il faut donc vivre avec… et c’est compliqué !
Pour palier à ce manque d’insuline, les diabétiques de type 1 sont donc contraints de s’injecter de l’insuline (dans le sang) après chaque repas. Ils doivent d’ailleurs constamment calculer la quantité à administrer en fonction de la quantité de sucres présentes dans leur repas… quelle galère !
On notera toutefois que certaines technologies permettent une injection automatique d’insuline mais je ne vais pas approfondir ce sujet ici.
Et comme si cela ne suffisait pas, il y a énormément de complications qui vont avec :
- problèmes cardiaques
- hypertension
- cécité
- problèmes rénaux
- endommagement du système nerveux
- amputation des membres inférieurs
- complications pendant la grossesse
- susceptibilité accrue aux autres maladies
L’espérance de vie des diabétiques est ainsi de 10 ans de moins qu’une personne non diabétique.
Quand on apprend que son enfant un diabétique, c’est un vrai coup dur.
LE faible rôle des gènes
Si le diabète de type 1 était purement génétique, on pourrait s’attendre à ce que tous les pays d’Europe affichent le même taux. Or il n’en est rien :
Comment se peut-il que les chiffres fluctuent fortement d’un pays à l’autre ? (Portugal 9,8 % / Suède 4,4 % / Finlande 6 %) Tout porte à croire que le diabète serait plutôt d’origine environmentale et/ou culturelle.
De plus, les enfants migrant d’une zone à faible risque vers une zone à haut risque montrent une augmentation du risque d’être touché par le diabète2 de type 1. Cela suppose également que l’environnement et le style de vie sont plus importants qu’un éventuel facteur génétique.
Et puis, le nombre d’enfants touchés par le diabète de type 1 dans le monde ne cesse d’augmenter. Les gènes à eux seuls ne pourraient expliquer un tel phénomène.
Diabète de type 1 et allaitement
L’allaitement permet de diminuer fortement les risques de diabète de type 13. Cet effet est bien admis par la communauté scientifique et n’est pas controversé. Un bébé allaité plus longtemps sera d’autant plus protégé.
D’ailleurs, les bienfaits de l’allaitement sont multiples et ne se limitent pas au diabète. La bonne santé de votre tout petit peut se jouer là dessus, donc si le choix s’offre à vous, n’hésitez donc pas !
Pour ceux qui n’ont pas cette chance, préférez des formules bébé sans lait de vache !
Diabète de type 1 et lait de vache
Les formules de lait infantiles sont très fréquemment produites à partir de lait de vache. Et il se pourrait bien que ce dernier soit l’élément déclencheur du diabète de type 1.
Une analyse4 de 1991 un lien stupéfiant entre la consommation de lait de vache et l’incidence du diabète par pays.
Mécanisme d’action probable #1
Le lait de vache contient des protéines (albumine et β-caséine) essentielles pour le veau, mais qui sont difficile à digérer pour les bébés humains. Lorsqu’un bébé boit ce lait, il arrive que des protéines mal digérées traversent la barrière intestinale (au niveau de l’intestin grêle) et se retrouvent dans le sang. Comme elles n’ont rien à faire là, le système immunitaire s’active alors pour éliminer ces protéines.
Les enfants soumis au lait de vache montrent ainsi dans leur sang des taux élevés d’anticorps dirigés contre ces protéines issues de ce lait5.
Ce que l’on pense, c’est que la caséine montre des similitudes avec certaines cellules du pancréas. Le système immunitaire d’un bébé n’étant pas encore tout à fait mature, il s’emmêle donc les pinceaux et attaque à la fois les protéines bovines et les cellules du pancréas. Résultat : le pancréas est endommagé et ne peut plus produire autant d’insuline que nécessaire : c’est le diabète de type 1.
Mécanisme d’action probable #2
Une autre hypothèse est que ce ne serait pas la caséine le problème, mais l’insuline bovine. En effet, le lait maternel (humain, bovin ou autre) contient une petite quantité d’insuline. Il se pourrait que ce soit cette insuline bovine qui déclenche une forte réponse immunitaire chez l’enfant.
Une étude6 de 2012 a ainsi constaté qu’un groupe d’enfants montraient moins d’anticorps lorsque l’on retirait l’insuline du lait de vache.
Inversement, l’insuline contenue dans le lait maternel semble avoir un effet protecteur7.
Dans tous les cas, on soupçonne qu’il y ait un truc dans le lait qui ne convient pas à nos enfants.
Améliorer le diabète de type 1 en mangeant mieux ?
Le diabète de type 1 est l’incapacité à produire de l’insuline. Il est aujourd’hui admis qu’il est irreversible, et ce n’est pas un changement d’alimentation qui peut y faire quelque chose. Et pourtant…
Un américain du nom de James W. Anderson a conduit en 1986 une étude8 sur 25 diabétique de type 1 : il leur a demandé de suivre le régime alimentaire américain standard pendant une semaine, puis de basculer sur un régime expérimental durant trois semaines. Ce dernier était principalement constitué de fruits et légumes, mais contenait également une faible quantité de viande.
Au bout des trois semaines, les patients ont pu réduire leur quantités d’insuline de 40 % ! De plus, leur cholestérol a baissé. Sachant que les diabétiques sont sujets aux maladies cardio-vasculaires, ce n’est pas rien !
Étrangement, c’est le genre d’étude qui n’est pas médiatisée et qui passe à la trappe… à croire que certains industriels ont bien fait leur travail !
En 2019, une étude9 asiatique sur un seul patient a pu guérir complètement son diabète de type 1, uniquement grâce à un changement d’alimentation ! Rien que ça !
Voici le régime en question :
- petit déjeuner : 4 types de fruits différents
- déjeuner et dîner : beaucoup de légumes crus et plats cuisinés
- également inclus : des noix trempées et des graines germées
Donc : aucun produit d’origine animale, aucun produit transformé, et des fruits et légumes aussi crus que possible ! Cela concorde plutôt bien avec mon article sur le crudivorisme.
Mais attention : les auteurs n’ont pas conclu que la viande ou les produits industriels étaient responsables. Ils se sont contenté de dire qu’améliorer son alimentation pouvait probablement influencer le diabète de type 1. Peut-être que les produits industriels étaient à eux seuls responsable. Ou les produits animaux ? Pas de conclusion hâtive ici, les recherches mériteraient d’être approfondies.
Je me permets ainsi d’ajouter un petit bémol : l’alimentation vegan ne convient pas toujours à tout le monde. Si vous essayez quelques semaines et que cela ne fonctionne pas pour vous, ne vous obstinez pas. En fonction de nos gènes et de notre microbiote, nous ne réagissons pas tous de là même façon à ce mode d’alimentation.
Alors bien sûr, un seul patient, c’est trop léger ! Rien n’est garanti. Mais quand on sait qu’aujourd’hui encore la médecine déclare que l’alimentation n’a aucun effet sur le diabète de type 1 et qu’il est incurable, ça fait du bien d’y croire.
Diabète et consommation de produits d’origine animale (viande, poisson, lait et œufs)
De nombreuses études101112131415 montreraient un lien entre l’incidence du diabète et la consommation de produits d’origine animale.
Bon, il y a un gros bémol : de quel diabète parle-t-on ici ? La mesure du diabète correspond simplement à une mesure d’hyperglycémie (trop de glucose dans le sang). Cela recense donc indifféremment les deux types de diabètes, alors que les causes sont différentes. Le diabète de type 1 ne concernant que 10 % des personnes diabétiques, il est impossible de conclure quoi que ce soit ici pour cette pathologie en particulier.
Mais il est tout à fait possible que ce lien soit aussi fort pour le diabète de type 1 qu’il ne l’est pour le diabète de type 2. Une chose est sûre : les recherches doivent continuer.
Pendant ce temps là…
Pendant ce temps là, les grosses études internationales16 comparent le lait de vache… au lait de vache ! La caséine étant peut-être la protéine responsable du dérèglement immunitaire qui mène au diabète de type 1, ils se sont dit qu’il serait intéressant de comparer le lait de vache (presque) classique avec un lait de vache donc la caséine est hydrolysée. Et bah oui : si on veut continuer à vendre du lait de vache, il ne faut surtout pas le comparer avec autre chose !
Manque de pot, ça n’a rien donné. Hydrolyser la caséine ne semble rien changer au problème. Peut-être que, comme nous l’avons vu, c’est l’insuline bovine la responsable et non pas la caséine ? Toujours est-il que, les auteurs en ont conclu que « ces résultats ne justifient pas la nécessité de réviser les recommandations alimentaires pour les nourrissons présentant un risque de diabète de type 1. » Et voilà, le tour est joué : « On n’a pas réussi à résoudre le problème alors en attendant continuez à donner du lait de vache à vos enfants. »
Les choses avancent-elles ?
Les recommendations poussent aujourd’hui parfois encore l’utilisation du lait de vache pour les bébés, et déconseillent même l’utilisation de laits végétaux. Pourtant, un article scientifique de 2020 établit que, malgré ces recommandations, les preuves scientifiques vont dans l’autre sens : le lait de vache comporte de nombreux risque alors que les laits végétaux ne posent pas de problème. (à partir de 12 mois)
Bien que le lait de vache soit riche en calcium, il ne semble pas réduire clairement les fractures, et sa consommation comporte des risques, notamment :
* une association potentielle avec l’apparition du diabète de type 1
Guidelines Suggesting Children Avoid Plant-Based Milks : A Closer Examination
* l’anémie chez les tout-petits
* l’intolérance au lactose
* l’allergie aux protéines du lait de vache
* les coliques infantiles
De là à ce que ce genre d’article soit médiatisé… il ne faut pas être trop pressé !
La science est là, mais les recommendations ne changent pas, ou trop peu.
Le petit mot de la fin
Le diabète de type 1 est une maladie grandissante parmi les pays occidentaux. Mon neveux Dimitri en est atteint. C’est une maladie qui demande beaucoup de courage. D’ailleurs, peut-être que vous aussi vous connaissez des personnes touchées ?
Nous avons été martelés de publicités durant de nombreuses années, nous faisant croire que le lait vache était bon pour nous et pour nos enfants. On sait aujourd’hui que les problèmes causés par le lait de vache industriel sont multiples, et le diabète de type 1 en est un.
Le mal est fait.
Mais il ne s’agit pas de faire culpabiliser qui que ce soit.
Et surtout pas les mère d’enfants diabétiques !
Au contraire, éduquons nous. Éduquons nos proches et nos amis, et évitons le pire.
Big pharma a fait un travail remarquable pour nous maintenir dans la confusion la plus totale en matière d’alimentation. C’est plutôt à eux et aux gouvernements qui sont de mèche qu’il faut en vouloir ! C’est ainsi que beaucoup d’entre nous croient encore aujourd’hui que le lait industriel est bon pour la santé.
Bref, concentrons nous sur ce qui compte et qu’il faut retenir :
- comment éviter le diabète de type 1 à votre enfant ?
- allaiter autant que possible
- éviter le lait de vache et les formules infantiles à base de lait de vache
- comment peut-être inverser le diabète de type 1 ?
- en évitant/réduisant les produits d’origine animale
- en évitant tous les produits industriels transformés
- en mangeant principalement des fruits et légumes, avec une grande proportion de cru
Voilà.
Si vous aussi vous tombez de haut en lisant ce genre d’information, n’hésitez pas à me laisser un petit message dans les commentaires, je vous lirai avec plaisir !
- http://enfance-adolescence-diabete.org/le-diabete-en-chiffres/
- Guts, germs, and meals : the origin of type 1 diabetes
- Relation between breast-feeding and incidence rates of insulin-dependent diabetes mellitus. A hypothesis
- Relationship Between Cows’ Milk Consumption and Incidence of IDDM in Childhood
- A bovine albumin peptide as a possible trigger of insulin-dependent diabetes mellitus
- Removal of Bovine Insulin From Cow’s Milk Formula and Early Initiation of Beta-Cell Autoimmunity in the FINDIA Pilot Study
- Insulin in human milk and the prevention of type 1 diabetes
- Dietary Fiber in Nutrition Management of Diabetes p. 343-360. In : G.V. Vahouny and D. Kritchevsky (eds.) Dietary fiber (Basic and clinical aspects). Plenum. New York.
- Reversal of type 1 diabetes using plant-based diet : A case study.
- Diet and the incidence of diabetes mellitus.
- Glucose Tolerance, Nutrition, and Diabetes in Uruguay, Venezuela, Malaya, and East Pakistan
- Influence of nutritional factors on prevalence of diabetes.
- Associations between diet and cancer, ischemic heart disease, and all-cause mortality in non-Hispanic white California Seventh-day Adventists
- Diet of second-generation Japanese-American men with and without non-insulin-dependent diabetes
- Diabetes mellitus death-rates in England and Wales 1920-70 and food supplies
- Effect of Hydrolyzed Infant Formula vs Conventional Formula on Risk of Type 1 Diabetes
Super Article!
Merci pour ton travail