Le diabète de type 3 : la maladie d’Alzheimer

Maladie d'Alzheimer - comic

On a longtemps cru que la maladie d’Alzheimer était principalement génétique et qu’on n’y pouvait pas grand chose. On sait aujourd’hui que seulement 5 % des cas ont une origine génétique1. Examinons ensemble les 95 % restants.

Les facteurs de risque

Mise à part l’age et la génétique, voici quelques un des facteurs de risque principaux :

  • Manque d’exercice
  • Obésité
  • Tabagisme
  • Diabète de type 2 mal contrôlé
  • Un manque de fruits et légumes

Il saute aux yeux que tous les facteurs ci-dessus sont des facteurs du diabète de type 2. La recherche évolue à grands pas et comprend aujourd’hui de mieux en mieux les mécanismes impliqués dans la maladie d’Alzheimer. Ainsi, le lien entre le diabète de type 2 et la maladie d’Alzheimer est maintenant démontré.

Pour mieux comprendre les articles qui suivent, il est préférable de connaître :

Les neurones, au cœur de la maladie

Comme vous le savez probablement, la maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative : les neurones du cerveau se dégradent anormalement vite, et ce entre-autre dans la zone responsable de la pensée, de la planification, de la mémoire et du langage.

Un neurone, c’est une cellule, avec un noyau et de longs bras. Ces longs bras vont se connecter à d’autres neurones, ce qui permet le transport de messages d’information. Ces connexions s’appellent les synapses, et les messages véhiculés s’appellent les neurotransmetteurs.

Neurone sain
Neurone sain

Jusque là, tout va bien.

L’hyperactivité de l’enzyme GSK3

La recherche a pu déterminer que l’enzyme GSK3, présent dans le cerveau, est directement lié à la dégénérescence des neurones lorsqu’il est en hyperactivité2.

Vous n’avez pas besoin de bien comprendre, mais en 2 mots, il provoquerait :

  • la phosphorylation des protéines tau : ce qui détruit le squelette des neurones
  • la formation de plaques amyloïdes : ce qui encrasse les synapses et empêche les neurotransmetteurs de passer
hyperactivité de l'enzyme GSK3 et dégradation des neurones
Neurone dégradé

Bon, il faut juste retenir une chose ici : on sait identifier les responsables de la dégradation des neurones, et donc de la maladie d’Alzheimer.

L’insuline est aussi dans le cerveau

Le sang du cerveau est séparé du reste du corps, par une barrière, que l’on appelle barrière hémato-encéphalique. Cela permet de filtrer tous les agents pathogènes, hormones et autres, qui pourraient endommager le cerveau.

Depuis seulement peu de temps, on sait que l’insuline est également présente dans le cerveau5 ! Mais ignorons ce dernier paramètre car nous entrons ensuite dans des mécanismes bien trop inconnus et/ou complexes pour les modestes curieux que nous sommes.

barriere-hemato encephalique et insuline - schéma

L’insuline empêche la dégénérescence des neurones

Des données récentes ont pu montrer que l’insuline joue un rôle vital au sein du cerveau. Notamment, la présence d’insuline permet de réguler l’activité de l’enzyme GSK3 et donc d’empêcher la dégradation des neurones6 : on a donc un lien claire entre l’insuline et la prévention de la maladie.

Les résultats sont prometteurs : le fait de rétablir l’insuline dans le cerveau permet de ralentir voire stopper la maladie. Les chercheurs utilisent l’insuline par injection pour leurs expériences, mais l’effet est exactement le même qu’avec l’insuline sécrétée par le pancréas, parce que c’est simplement la même molécule.

La résistance à l’insuline mise en cause

Comme on l’a vu au cours de l’article sur le diabète de type 2, le mécanisme de résistance à l’insuline provoque une hyperglycémie et un excès d’insuline dans le sang. Cette insuline devrait donc bénéficier au cerveau ! Non ?

you shall not pass - comic

En fait, c’est le contraire qui se produit. La barrière cerveau/reste du corps est elle aussi victime de la résistance à l’insuline, ce qui fait qu’elle fonctionne moins bien et empêche l’insuline de passer correctement. Le corps est en excès d’insuline (hyper-insulinémie), alors que le cerveau est en manque d’insuline (hypo-insulinémie). Wow !

barriere hemato encephalique et insuline resistance - schéma

Prévenir la maladie

Logiquement, la progression de la maladie peut donc être ralentie, voire arrêtée en luttant contre la résistance à l’insuline et le diabète de type 2. Cela peut se faire via un régime approprié (pauvre en sucres et glucides) et de l’exercice.

Ca paraît simple, mais le sucre est omniprésent dans notre alimentation est la maladie d’Alzheimer ne cesse de gagner du terrain. Au moins, vous êtes avertis et vous savez à quoi vous en tenir !

Les corps cétoniques

On pourrait maintenant penser que, lorsque l’on jeûne ou que l’on adopte un régime très pauvre en glucides, le faible taux d’insuline va être préjudiciable au cerveau. En fait, il n’en est rien, et c’est même le contraire !

Les corps cétoniques sont des substituts au glucose, produits quand celui-ci n’est pas disponible. Contrairement au glucose, les corps cétoniques n’ont pas besoin d’insuline pour être utilisés par les muscles ou les organes (tel que le cerveau).

La recherche a pu mettre en avant que les corps cétoniques avaient un effet bénéfique contre la dégénérescence des neurones et envisage même leur injection en tant qu’usage thérapeutique7. N’ayez donc aucune crainte à éliminer les sucres et glucides de votre alimentation ! Les corps cétoniques, c’est tout aussi bien, voire mieux !

Conclusion

alzheimer - comic

Nous avons vu que le cerveau peut être approvisionné en énergie de deux façons :

  • glucose + insuline
  • corps cétoniques

Dans chacun de ces deux modes, la maladie ne devrait logiquement pas avoir lieu lorsqu’ils fonctionne correctement. Si l’insuline est en quantité insuffisante dans le cerveau, le premier mode se dérègle et la maladie gagne du terrain. Ce manque d’insuline est généralement provoqué par la résistance à l’insuline, elle-même causée par un apport excessif de glucides.

Bien que la maladie d’Alzheimer progresse, nous savons aujourd’hui comment l’éviter. Malheureusement, niveau prévention, rien ne bouge face au lobby du sucre…

Et vous, essayez-vous de sensibiliser votre entourage aux dangers du sucre ? Laisser un message dans les commentaires.

  1. Causative and susceptibility genes for Alzheimer’s disease : a review
    A. Rocchia, S. Pellegrinib, G. Sicilianoa, L. Murria
  2. The GSK3 hypothesis of Alzheimer’s disease
  3. Insulin in Central Nervous System : More than Just a Peripheral Hormone
    Ana I. Duarte,1 Paula I. Moreira,1,2 and Catarina R. Oliveira1,3
    3
    . Certaines études ont même montré que le cerveau (du rat) pouvait synthétiser de l’insuline4D. W. Clarke, L. Mudd, and F. T. Boyd Jr., “Insulin is released from rat brain neuronal cells in culture”
  4. Insulin Action in Brain Regulates Systemic Metabolism and Brain Function
  5. Ketone bodies as a therapeutic for Alzheimer’s disease.
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2 réflexions sur « Le diabète de type 3 : la maladie d’Alzheimer »

  1. article très clair ! j’ai commencé depuis peu un régime cétogène et j’espère influencer mon entourage…
    merci pour vos publications

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